MERCI

Si je ne vous parle jamais de la température, c'est parce que je sais qu'il y a, plus ou moins près de vous, une fenêtre vous permettant de voir dehors. Pour les plus chanceux d'entre-vous, elle coulisse, vous permettant ainsi d'apprécier les variations de température extérieure et le taux d'humidité. Prenons un instant pour remercier Microsoft d'avoir inventé les fenêtres.

TWITTANNIVERSAIRE

Je ne suis pas très actif sur Twitter. À dire vrai, je n'y vais pas souvent. C'est une plate-forme ici, maintenant. C'est un endroit où tu vas quand tu cherches de l'info sur un sujet de brûlante actualité, ou quand t'as rien de mieux à foutre.

Le rappel que j'ai reçu de Twitter aujourd'hui n'est donc pas pour moi un sujet de fierté ou de plaisir, mais plutôt un signe du temps qui passe. J'ai du mal à croire que ça fait six ans déjà.  Le quotidien défile sans que je m'en rende compte, jour après jour, et me voici déjà aujourd'hui. Ce jour d'hui qui sera déjà si lointain dans quelques temps à peine.

JE GUEULE CONTRE LA TÉLÉ

Arrêtez de nous écœurer avec vos infections à levure quand on mange !

PAS LÀ

J'étais pas là.
Chu pas là.
J'serai p't'être pas là.  J'sais pas.
Pas d'élan, pas de motiv, pas d'envie, disconnected.

Back later

WHAT IF...

LES INFRACTIONS AU CODE MORAL DU DR VENIN [ou MAIS D'OÙ VIENNENT TOUS CES CONS?]

Ils ont tous le même réflexe quand ils entrent ici: ils jettent un œil sur les diplômes au mur.  Ça leur calme les hésitations.  Ça les conforte dans leur choix d'être venus me voir.

— Asseyez-vous, fais-je tandis qu'il pose déjà son cul enlevisé* dans le fauteuil des patients.

Je file un coup d'œil rapide à sa fiche.

— Que puis-je faire pour vous, monsieur Albert?

— Oui, c'est ça: Albert.  Jean Albert.

Sa dextre fend le ciel de mon sous-main.  Il est ravi que je consente à la lui secouer mollement.

— Je suis venu vous voir parce que j'ai un problème, docteur.

[Si tu étais venu me voir sans problème, Ducon, j'aurais tirée la même conclusion.]

— Je pense que je fais une déprime.

— C'est moi qui pose les diagnostiques, ici.  Et puis, on dit dépression, pas déprime.

Hochement de tête approbateur du gars Albert.

— Quel est le problème?

Jean Albert avance ses fesses sur le rebord de sa chaise, se penche vers moi et murmure sur un ton de confidence:

— Je crois que mon patron est un imbécile.

Franchement, j'ai beau voir défiler les cons dans mon cabinet, je ne serai jamais imperméable à leurs déclarations saugrenues.

— Et vous voulez des pilules contre ça?

— Ça existe? s'enquière-t-il, soudain gagné par un début d'espoir.

— Ça existe.

— Ça a l'air de quoi?  Parce que, quand c'est trop gros, je n'arrive pas à les avaler.  La pause au logis est facile, au moins?

Je l'observe, dubitatif.  Je n'ai pas encore décidé si je le méprise ou le haïs.  Bien qu'après tout, y'a pas de raison de se limiter à un seul des deux, hein?

— Elles sont généralement de calibre 38.  Ou 9 millimètres.  Deux ou trois devraient suffire.  De toute façon, c'est à lui de les prendre, pas à vous.  C'est bien lui qui souffre d'imbécillité, non?

— Euh… Mais… Ça n'est pas illégal, ça?

— Pas si vous détenez une prescription médicale.

— Ah. Bon.

Sa perplexité est amusante.  Je crois qu'il se demande réellement s'il va le faire.

— Je plaisantais, monsieur Albert.

Il sursaute légèrement et son regard se dilate.  Son sourire aussi.

— Aaah, bon, ben tant mieux, hein, parce que…

Nous rions de concert.

J'allais ajouter qu'en fait c'est à lui de se flinguer.  Que ça réglerait d'un coup tous ses problèmes, que le traitement soit légal ou pas.  Mais je me suis retenu.

Faut soigner la clientèle.  Surtout lors des premières visites.

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DxDVRx


* gainé de Levi's