“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20071026

Histoire d'Eau

Depuis mon bureau, je peux apercevoir la machine à eau dans le couloir. Cet après-midi, un peu avant le grand départ pour le week-end, j'ai remarqué que la bouteille de 18L trônant normalement au sommet de ladite machine reposait actuellement sur la moquette. Un collègue s'est approché de la bouteille et s'est mis à tâter le tapis autour d'elle.

— Qu'est-ce qui se passe? demandé-je depuis ma place. Encore des fuites?

— Ouin, me répondit-il, évasif. On pensait que c'était la machine mais il semble bien que ça vient de la bouteille. C'est plein d'eau autour...

Je me lève et vais le rejoindre. 'fectivement, la moquette est imbibée de flotte là où était déposée la bouteille encore presque pleine.

Je tâte la coupable autour de sa base. C'est sec.

— Elle n'est pas mouillée sur ses côtés, observé-je en véritable Columbo. C'est donc qu'elle fuit du dessous.

— Ça m'étonnerait, réplique mon collègue avec une logique toute aussi implaccable, elle fuyait quand elle était montée à l'envers sur la machine. Y'avait de l'eau partout sur le sol mais on arrivait pas à trouver la source de la fuite.

Bien sûr, la bouteille ne peut pas fuire à la fois quand elle est à l'endroit et quand elle est à l'envers. À moins de fuire par le côté, or son pourtour est sec.

— Elle est peut-être percée à plus d'un endroit... fis-je avec une pertinence qui accule à l'admiration.

— Peut-être... admit le collègue, songeur.

Après une brève consultation, nous décidâmes que, quelle que fut la solution de l'énigme, nous devions sacrifier la bouteille. Il devait bien y rester encore 17L de liquide et la moquette était déjà passablement gorgée. Nous résolûmes donc de porter le contenant déficient jusqu'aux toilettes et de l'y dévider dans l'évier.

— On demandera un remboursement, fit observer le collègue. C'est la seconde bouteille percée en autant de semaines.

Ça me faisait un peu mal au coeur de voir toute cette eau partir dans la plomberie de l'édifice mais nous n'avions aucun moyen de faire autrement.

— Ah, regarde... observé-je en pointant de l'index tandis que les glou glou glou ponctaient la mort du récipient consigné. Elle est craquée ici... et là encore...

De retour au bureau, je m'emparais d'une bouteille neuve, en retirais le petit collant scellant le goulot et vint déposer le tout sur la machine, prêt à effectuer le mouvement vif et précis permettant à la bouteille de 18 kilos de s'enfoncer dans son socle avec un minimum d'éclaboussures.

La seule chose que j'avais oubliée c'est qu'habituellement, on change la bouteille quand la machine est bien vide. Or, comme on en avait retirée la précédante quasiment pleine, il demeurait de l'eau dans la machine, presque jusqu'au rebord.

HMPHFFF!!! fis-je énergiquement en imprimant d'un coup sec une ferme pression descendante sur les 18 litres de flotte, directement vers le bassin subsistant en dessous.

La chose pratique avec les vendredis "casual" c'est que vous ne ruinez pas un habit lorsque vous commettez ce genre de stupidités. Les vêtements plus souples sont géniaux à porter pour éponger les murs et le sol. Et puis, faire le trajet de métro avec la chemise et le pantalon bien imbibés, ça stimule l'imaginaire quand vous vous demandez comment vous allez raconter ça aux copains.

3 cyberblabla(s):

Geneviève Grondin a dit...

Au moins, il faisait un peu plus chaud cet après-midi que ce matin, sinon, tu aurais eu le pantalon raide! ;)

Chocolyane a dit...

Mouhahaha!

Cyberyan a dit...

Gen:
Hahahahaha!!!! Ouin j'imagine le pantalon qui tient debout tout seul quand tu l'enlèves...

Hhhhgggggggg [*frissons*]

chocolyane:
Ben oui! :oD

LA DETTE DU QUÉBEC