“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20071025

L'audace des profiteurs

C'est fou comme les guichets automatiques se modernisent. Finis les écrans monochromatiques. Désormais, nous avons droit à des moniteurs couleurs affichant de magnifiques clichés d'enfants courant dans des champs fleuris. Y'a même de la musique à présent! Ça rehausse la morne expérience qu'était jadis aller se chercher 40 piasses au g.a.

Évidemment, une batterie de pubs s'est également ajoutée à tout ça. On est tellement bombardés que je songe sérieusement à me prendre une deuxième hypothèque, moi qui n'en ai pas de première et qui ne suis que modeste locataire de 4½.

Où je travaille, le plus proche guichet de ma banque est à bonne distance de marche. Paresse aidant, je me résouds donc ponctuellement à faire usage de celui dans le hall d'entrée du building.

Ce matin, j'insère ma carte, tape mon nip, explique poliment à la charmante machine que j'ambitionne de retirer quelques sous de mon compte puis j'attends que celle-ci s'assure que je suis moi. Ce faisant, je remarque la citation qu'on a cru bon imprimer dans le coin supérieur droit du cadre de l'écran:

"L'audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions."
— Marcel Proust —

Juste après, le gab m'explique qu'il veut bien me refiler un peu de pognon mais que je dois d'abord accepter de lui verser un petit pourboire d'un dollar cinquante.

Ils ont raison, les gens de la Laurentienne. Leur audace leur permet de me sucer $1.50 à chaque occasion qui se présente et ils en profitent. Ils en profitent vachement. Remarquez que leurs concurrents sont tout aussi audacieux.

Je me rappelle les débuts des guichets automatiques. On était condamnés à n'utiliser que ceux de notre banque. Puis il y eu Interac (expression que les gens utilisent à tort et à travers, en lieu et place de "paiement direct" qui n'est pas du tout la même chose).

Interac reliait désormais les ordinateurs des banques entre eux. Alléluia ! Nous pouvions dès lors utiliser ceux des autres requins pour la modique somme de $1.00. Somme justifiée par de supposés frais d'administration.

Interac existe toujours. Interac coûte toujours $1.00. Alors le $1.50 que je me fais racketter en supplément, il sert à quoi?

2 cyberblabla(s):

Anonyme a dit...

Te souviens-tu de quand il n'y avait pas de ti-guy?
Toi, comme moi on a connnu
Pouahah, une pensée me viens en tête: emprunter 20 piastre à maman pour aller veiller au 13ème ciel!

Cyberyan a dit...

Julie:
Oh, que oui! Sauf pour le 13e ciel. Believe it or not, je n'y ai jamais mis les pieds :o) Je pense que j'avais déjà mes fausses cartes dans ce temps-là, héhé ;o)

LA DETTE DU QUÉBEC