“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20071005

Quantités limitées

Combien de fois par jour sommes-nous exposés à de la pub? Vingt fois? Cinquante? Cent? Entre la télé et la radio, les journaux, le web, les affiches et autres pancartes… Probablement bien au-dessus de mille.

Sommes-nous rendus immunisés? En partie, peut-être. Anesthésiés? Ah, ça oui! Sûrement! Parce qu'à la quantité de conneries qui défile par nos oreilles, me semble qu'on devrait sursauter plus souvent. Mais non. On ne sursaute plus. Pas même de petits soubresauts rebelles lorsque les charmants publicistes insultent notre intelligence.

J'en veux pour preuve un des slogans les plus utilisés de toutes les formes de pubs dans tous les médias possibles:

" Dépêchez-vous avant qu'il n'en reste plus."

La formule a plusieurs variantes… Quantités limitées; premiers arrivés, premiers servis; faites vite, il n'y en aura pas pour tout le monde; etc.

Pourtant quand on y pense, c'est con. Le mec qui veut vendre un produit, écouler un inventaire, ne vise qu'une seule chose: attirer le gugusse. N'importe quel gugusse, évidemment. L'argent est non seulement dépourvu d'odeur mais il n'a qu'une seule apparence, peu importe sa provenance.

Et qu'on ne vienne pas m'objecter que le charitable négociant proclame cette formule dans le but de se protéger d'hypothétiques poursuites. Y'a qu'à voir déjà les lettres microscopiques qu'ils utilisent pour indiquer "limite de 2 par clients" ou "jusqu'à écoulement des stocks" dans leurs pubs télé ou sur leurs coupons.

Donc, fait numéro #1 établi: le commerçant se fout de vendre ses bidules à vous ou à votre voisin, pourvu qu'il vende. Il ne vous connaît pas personnellement et, à l'instar de la première danseuse topless venue, ne voit en vous qu'un gros portefeuilles.

Mais nous, consommateurs bien cons, bien conditionnés, ne nous arrêtons pas à ce détail. Inconsciemment, on ne se dit qu'une chose. Avant même de se demander si le produit offert nous intéresse, on songe qu'on a tout intérêt à arriver avant les autres si on veut avoir une chance d'acquérir l'objet vanté.

Et donc, fait # 2 établi: on cède facilement au sentiment d'urgence mis en place par la pub et c'est précisément son but visé.

Pourquoi on ne se réveille pas? Pourquoi tolérons-nous de nous faire manipuler comme des caves? Si au moins la supercherie était subtile!

C'est clair que le marchant n'a qu'un plan de match: vider ses tablettes; vendre tant qu'il est capable; à n'importe qui. Il n'a pas à cœur mon intérêt personnel, ni celui de ma famille, de mes amis ou de mes collègues. Non. Le seul qui compte c'est lui-même.

Alors pourquoi nous conseiller aimablement de "faire vite avant qu'y'en reste pu" si ça n'est précisément pour nous empêcher de réfléchir?

Et surtout, pourquoi? Pourquoi gobons-nous cette purée pour imbéciles sans jamais lever le sourcil?

Moi, c'est bien simple, quand j'entends un "faites vite avant que les stocks soient écoulés", je prends note mentalement du produit ou service menacé de pénurie et je me fais un devoir de ne pas en acheter.

Vous avez donc un petit break supplémentaire, ma gang de caves, ça n'est pas moi qui vous priverai du dernier paquet sur la tablette.

2 cyberblabla(s):

la p'tite frisée a dit...

pour avoir déjà travaillé en pub, le fameux slogan dont tu parles signifie habituellement 2 choses:

- dépêchez-vous, on est pognés avec!

ou:

- dépêchez-vous, on a mis un super prix parce qu'il nous en reste 23, mais on s'en sacre, on veut vous attirer dans notre magasin pour que vous achetiez d'autres cochonneries à la place!

super ton blogue!
bonne journée!

Anonyme a dit...

Je fonctionne un peu comme toi. Quand je vois une pub qui m'énerve, je note le produit et j'arrête de le consommer si c'est un truc que j'achète parfois. :)

LA DETTE DU QUÉBEC