“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20071019

WOW !

Je viens d'assister à quelque chose de vraiment enlevant.

Personnellement, j'ai grandi sans aimer les sports de combats. Avec toutes les possibilités qui nous sont offertes, je ne comprenais pas pourquoi des gens de notre époque aimaient à voir deux mecs se taper sur la gueule et, de surcroît, appeler ça un sport.

Puis, il y a quelques années, Interbox est née et j'ai été appelé à m'impliquer auprès d'eux en tant que fournisseur de services. Ça m'a valut une place (excellente au demeurant) au premier grand gala de boxe organisé ces gens-là. Pour vous dire, y'avait Patrice Lecuyer et Bernard Fortin juste devant moi.

J'ai été soufflé!

Rarement ai-je vu une discipline aussi technique. Et empreinte d'une élégance dans les mouvements, d'une noblesse dans les attitudes! Les boxeurs sont loin d'être des brutes épaisses. Ils se respectent, ils s'apprécient, ils se congratulent qu'ils gagnent ou perdent.

Oui, ce soir-là a changé ma perception du sport. Les combats qui se sont succédés devant moi m'ont... émerveillé! Je crois que c'est le mot juste. Je crois depuis ce jour qu'il faut avoir été là, sur place, en personne, pour pouvoir se forger une idée exacte, une appréciation juste.

Je ne suis pas devenu amateur de boxe. J'ai vu très peu de combats depuis. Mais j'ai appris à respecter cette discipline et je suis devenu un amateur beaucoup plus modeste, parfois honteux même, du hockey, sport que j'adule.

Ce soir, pour une rare fois, les grands du Québec (Vidéotron, TVA, ok... QUEBECOR! et autres) nous ont permis d'assister à un moment d'antologie tout à fait gratuitement.

Le grand polonais toujours invaincu a été d'office adopté par les québécois. Lucian Buté est extrêmement sympathique, il est modeste (on adore ça ici), il va à la messe tous les dimanches (on s'en torche mais ça donne une idée du bonhomme) et surtout, ou surtout, prérequis absolu pour être aimé dans la Belle Province, il gagne!

Ce soir, il faisait face à son plus difficile adversaire à vie. Un champion du monde dont les coups de poings sont comme autant d'impacts de marteau pilon. Tout le long des onze rounds, Buté a reculé. Constamment dans les câbles, il a essuyé une multitude de crochets du droit. La stratégie de Berrio était évidente: frapper Buté dans les côtes du côté gauche, coup après coup après coup pour l'amener, éventuellement, à baisser sa garde. Et quand l'adversaire baisse les bras pour se protéger les côtes, PAM!!! Uppercuts et directs à la tête. Et les coups de Berrio, c'est connu, sont terrifiants.

Oui, Buté a reculé. Oui, les québécois ont retenu leur souffle, ont eu peur, n'ont utilisé qu'une petite superficie de leurs fesses pour occuper leurs sièges. Moi-même, je me suis surpris à quelques reprises à "forcer" pour Lucian. À me pencher la tête, à avancer le corps (attaque! attaque!) comme un passager nerveux enfonce une pédale imaginaire lorsqu'il n'apprécie pas votre conduite.

Puis soudain, alors que plus personne ne l'espérait plus, Buté a foncé. Il a acculé le champion dans un coin et l'a frappé trois fois. BANG BANG BANG ! ! !

C'était terminé. Aussi simplement, aussi rapidement que ça. Knock Out !

Mais le plus beau était à venir. Il fallait voir le nouveau champion, ceint de rouge, pleurer sur le ring, remerciant la foule, remerciant la machine Interbox derrière lui, remerciant sa maman à qui il a parlé quelques secondes sur un cellulaire aimablement tendu vers lui.

J'étais ému. C'était un moment beau. Un moment noble.

J'avais envie de vous en toucher un mot.

2 cyberblabla(s):

Vance a dit...

Tu écris le scénario de Rocky XII ?

Cyberyan a dit...

Ah je sais pas si ça marcherait, Al. Y'avait poa Adrianne dans ce que j'ai vu hier soir ;)

LA DETTE DU QUÉBEC