“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20071119

Nintendo: de qui se moque-t-on ?

Il faut rendre à César ce qui appartient à César, même les coups de pieds au cul.

Depuis la toute première console NES, j'ai toujours été un fan de Nintendo. Il y a plusieurs raisons à ça: la qualité des jeux, la variété (Nintendo offre un catalogue qui satisfait autant la famille que les ados et les adultes; il y en a pour tous les goûts), l'originalité, la fiabilité des consoles (contrairement à la Playstation et la XBox, les produits Nintendo boguent très rarement) et même l'ergonomie des manettes. Bref, l'éternel soucis d'offrir les meilleurs produits qui soient.

À première vue, certains jeux tels ceux de la franchise Mario Bros. peuvent paraître puérils avec leurs couleurs vives et leurs champignons, mais je vous garantie que l'immense plaisir qu'ils procurent fait vite oublier tout ça, pour autant même que ça nous dérange.

Jusqu'à aujourd'hui, l'unique ombre au tableau demeurait la disponibilité des jeux vidéos en français. Selon les chiffres officiels, c'est environ 40% du marché des jeux vidéos qui est offert en français au Québec. À mon humble avis (et basé sur mon expérience assez vaste sur le sujet) c'est beaucoup moins que ça. C'est surtout embêtant pour les gamins comme mon fils qui ne peuvent jouer à certains jeux pour cause d'unilinguisme. Et c'est d'autant plus frustrant qu'on sait bien que tous ces jeux sont déjà offerts en français… en France.

Le gouvernement du Québec a récemment balbutié quelque chose à propos de trouver un accord avec les majors de l'industrie, mais c'est délicat. Si on tente de leur forcer la main, on risque fort de retrouver moins de titres sur les tablettes du petit marché que constitue le Québec sur l'échiquier mondial.

Or, à ma grande satisfaction, j'ai récemment constaté que Nintendo a fait les premiers pas. Ayant naguère fait l'acquisition de la dernière mouture des aventures de Link: Zelda and The Phantom Hourglass, quelle ne fut pas ma surprise en voyant les textes défiler en français sur ma DS! Je me suis écrié: "Bon, enfin!" J'avais déjà hâte d'annoncer la nouvelle à Mane.

Vous dire à quelle vitesse je suis retombé de mon nuage quand j'ai vu les dialogues truffés de "garocher", "figurer" et autres expressions de slang! C'était purement abominable!

J'ai tout de même conservé naïvement une lueur d'espoir. Comme le jeu se déroule plus ou moins sur la thématique de la piraterie, et sachant qu'un langage bien particulier existe là-dessus en anglais (ahoy, mate! we be pirates!) — contrairement au français — j'ai cru que Nintendo s'était autorisé ces écarts simplement pour palier à l'absence d'une traduction adéquate.

Erreur.

J'en veux pour preuve le dernier né de la série Super Mario, sorti mercredi dernier: Super Mario Galaxy. La franchise Reine de Nintendo n'avait pas offert de Super Mario depuis Sunshine, sorti aux débuts de la console GameCube, aussi celui-ci était-il impatiemment attendu. Et ça valait la peine puisque c'est vraiment le meilleur Super Mario jamais sorti!

Mais… il semble que les ignobles traductions soient là pour rester. Et c'est vraiment une honte. Pour la première fois depuis le milieu des années 80, je suis vraiment déçu de Nintendo.

Quelques échantillons de Super Mario Galaxy:











3 cyberblabla(s):

la p'tite frisée a dit...

c'est scandaleux que tout ce qui est offert en français doit être en franchouillard-bordel-de-merde, ou bien en gros joual pas de classe. Un français correct, est-ce que ça se trouve?

sur Nintendo, il y a vraiment 40% de jeux qui sont en français? woah...

ici, c'est playstation 2, et je n'ai trouvé que deux jeux en français à date. Ce n'est pas trop grave vu le bilinguisme familial; je vais faire la traductrice en renfort de temps en temps, c'est tout.

Si c'est pour avoir du français aussi pourri, j'aime autant mieux que mes enfants restent avec des jeux en anglais!

Vance a dit...

Je suis également fan de la firme de Miyamoto, estimant que, bien qu'elle ait pris de gros risques pour pouvoir préserver son indépendance (en refusant par exemple le passage au CD à l'époque de la N64), elle a toujours su proposer des jeux privilégiant le plaisir à l'esbroufe ; j'en veux pour preuve les Paper Mario, absolument fabuleux et toujours innovants. Je n'ai pas trouvé un FPS plus jouissif que Goldeneye (N64) ni un jeu de course plus accrocheur que les MArio Kart (préférence pour la version DS) ; quant aux jeux de plate-forme, aucun de la concurrence n'arrive à la cheville des Mario, Yoshi's Island et autre Donkey Kong.
Je n'étais pas au courant de ces traductions et je le déplore car rien que dans les dialogues de PAper MArio (la version Wii), il y a de vraies perles pleines de sous-entendus assez drôles.

Cyberyan a dit...

p'tite frisée:
Je te comprends mais c'est frustrant parce que tant qu'à se donner le trouble de traduire, ils auraient pu faire un effort...

Al:
Imagine-toi... ici on a pas eu de v.f. sur Mario Paper. Ça aurait été si compliqué de nous donner la même que vous?

LA DETTE DU QUÉBEC