“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20080112

First contact

Vendredi 11 janvier 2008. Dur réveil. Après plus de deux mois à glander, difficile de reprendre un beat normal. Surtout que la transition est plutôt brutale: j'ai eue une entrevue hier après-midi à 15H00. À 16H00 on me faisait visiter les bureaux, on me présentait aux nouveaux collègues et on m'avisait que je commencerais le lendemain à 8H30!

J'ai à peine le temps de prendre un café. Douche, rasoir… je mets quoi pour cette première journée? J'espère que j'ai pas perdue la main pour les nœuds de cravate!

Je suis nerveux. Hier je m'y suis rendu en bagnole. Je vais mettre combien de temps pour faire le trajet en métro?

Je prends mes trucs, je mets mes chaussures dans mon sac. Je vais chercher mes bottes à l'arrière de l'appart et je les amène sur le tapis de l'entrée avant pour les enfiler, question de ne pas saloper mon plancher. Bon, je quitte enfin la maison…

Ah, merde! Il pleut! C'est pas vrai! J'ai les deux pieds dans une soupe de neige mouillée et il tombe des cordes. Je rentre chez moi. Mon parapluie est dans la chambre, tout au fond de l'appart. Il est quelle heure? Bordel, j'vais quand même pas me pointer en retard le premier jour! Tant pis pour le plancher. Je le souille abondamment en allant chercher mon paramerde et je ressors de chez moi.

La marche de 5 minutes jusqu'au métro en prend au moins 10 et est hyper désagréable! La pluie dégouline autour de mon pépin et me mouille inévitablement par ci par là. La chaussée est périlleuse. J'ai les bottes trempées et le bas de mon pantalon est mouillé à partir des genoux. Les bagnoles passent en trombe et m'aspergent généreusement. Mon sac ne cesse de me glisser de l'épaule. J'ai chaud. Je transpire. Yé!

Enfin, le métro! Évidemment: avertissement aux usagers (c'est moi!). Une panne de train nous oblige à ralentir le service (je suis sûr que c'est pour ma pomme!) sur la ligne verte (shit de marde de câlisse, c'est la mienne!) en direction… (tu vas voir qu'ils vont dire "Honoré-Beaugrand" !) … Honoré-Beaugrand.

NNOOOOOOOOOOOOONNNNN !!!

J'attends le train. C'est long. J'ai pas pensé à prendre le numéro de téléphone du bureau. Quelle heure est-il? Je transpire encore, shit de marde! Ostie de sac qui me glisse de l'épaule. Mon parapluie trempé me dégoûte sur les pieds. Enfin, le train arrive… Le trajet jusqu'à Peel me semble interminable.

Une fois arrivé, je cherche la sortie pour la rue Drummond. Y'en a pas. Laquelle des quatre sorties m'amènera le plus près de ma destination? Je sue à cause de la chaleur et de la nervosité. J'opte pour la sortie Sherbrooke. Après tout, c'est la plus au Nord.

Arrivé dehors après une longue marche dans des couloir souterrains, je peste et je rage! Sherbrooke, oui, mais ça m'a amené complètement à l'Est et je devais aller vers l'Ouest. Où suis-je? Metcalfe… Merde Merde Merde, faut que j'aille vers De La Montagne!

J'ouvre mon parapluie et je patauge dans la gadoue. Je me dirige vers le Nord: Dr. Penfield. Ça ripe, ça glisse… j'évolue sur un tapis de neige tapée et imbibée; bref, un vrai casse-gueule. Quelle heure peut-il être? J'ai chauuuuud!

Je parviens sur Dr. Penfield. Je dois m'arrêter. Pas le choix. Je cherche mon air. Essoufflé. dois… arrêter… fumer… rahh rahhh rahhhhh… Les muscles de mes jambes se tétanisent. J'ai du mal à repartir. Je marche vers l'Ouest sous l'averse incessante, trempé du dehors, trempé du dedans. Je suis tellement essoufflé que j'ai du mal à avaler ma salive. Sacrament de sac à marde qui ne me reste pas sur l'épaule!

C'est en pente ascendante tout le long. Les voitures impitoyables roulent à pleine vitesse dans les flaques. Chaque rue que j'atteins n'est pas la bonne. Une de plus, allez…

ENFIN! J'y suis. Je parviens finalement à destination. Il pleut toujours et je suis sûr d'être en retard. Mais je ne peux pas entrer avant d'avoir repris un minimum de souffle. Je m'efforce au calme. Je sens ma tachycardie diminuer. J'entre.

La secrétaire du patron est super gentille. Elle m'accueille en souriant. Je dois avoir l'air lamentable. Elle me conduit au vestiaire. Attends patiemment que je chausse mes souliers. Mon pantalon est ravagé par la pluie. Je demande s'il y a une salle de bain à proximité. Elle me l'indique, j'y entre.

Je fais peur à voir. Je suis cramoisi et mon front est lustré de sueur. Je m'éponge un peu, me passe de l'eau froide sur le visage. Je me sens le dos et les aisselles poisseuses. Shit shit shit! Pourvu que mon antissudorifique et mon after-shave fassent leur boulot. Je me demande bien quel parfum je dégage en ce moment.

La secrétaire me rassure: ça n'est pas grave du tout. Elle trouve rigolo mon trajet placé sous le signe de la Loi de Murphy. Elle m'indique une porte et m'informe que je pourrais me servir un café là derrière. Elle me fait rapidement faire le tour du bureau et je finis par m'effondrer sur un fauteuil dans le bureau du Vice-Président.

Fort heureusement, c'est un gars de mon âge, très sympatique, très entier, un peu hyperactif. Il trouve ça bien drôle ce que je lui raconte. Il est ravi de me voir. Me rassure. M'affirme que je n'ai absolument pas à m'en faire. En fin de compte, j'ai dix minutes de retard.

Le VP me mène à mon bureau. Dans son parlé en excès de vitesse, il m'informe qu'il doit partir pour une série de meetings et qu'en attendant, je peux me familiariser avec l'ordi et quelques documents dans le tiroir du bureau.

"Fais-toi z'en pas avec c't'ordi là, c'est d'la vrai marde. M'a t'en acheter un autre!"

Lorsqu'il est parti, je retire mon veston, desserre ma cravate, roule mes manches de chemise et me cale dans mon fauteuil. Mon bureau est agréable. Chaleureux, avec la lumière tamisée diffusée par une petite lampe près de mon flatpannel. Une partie de mon plafond est en pente; c'est génial. Je pivote et observe la pluie qui tombe de l'autre côté de la fenêtre à pignon. Une grande plante en pot dans un coin semble m'inciter au calme.

L'endroit est silencieux, apaisant… je pose ma main sur la souris… shit! Le moniteur ne fonctionne pas.

6 cyberblabla(s):

Anonyme a dit...

Ha haha..désolée, je n'ai pas pu m'empêcher de rire ! ;))
Je souhaite que cette première journée ne soit pas un "signe de jour" indicatif de ce nouvel emploi!

Cyberyan a dit...

cricri:
Merci ma chère :) En fait il s'avère que le reste de la journée fut bien agréable.

Anonyme a dit...

Et bien ! T'asbien eu du mal :) Fait moi penser a te raconter les greves a Paris :) y'a de quoi se pisser dessus aussi ^^ Surtout quand votre serviteur entreprend de faire rire tout le wagon parce que bon "on est tous dans la meme merde" LOL !

NONE a dit...

Awwwwwwwwwww pauvre toi ... lol scuse moi, mais j'ai pas pu m'empêcher de m'exclaffer ! LOL

Cyberyan a dit...

ced:
La grève mecace ici aussi -soupir!-

Moonlady:
C'est correct ma chère :o) Vaut mieux en rire :oD C'est pour ça que je partage mes tribulations avec vous, héhé :o)

Anonyme a dit...

Ah bah bon courage ! ... J'espère que vous éviterez la mauvaise passe ! Bon en tout cas j'attends que tu me racontes la suite :D

LA DETTE DU QUÉBEC