Pensées éparses

Cher journal,

Hier, la voisine m'a gentiment demandé si je pouvais lui surveiller son bébé le temps qu'elle aille faire quelques courses. Bien que cet adorable bout d'chou paraisse inoffensif, j'ai tout de même accepté d'assurer cette surveillance. On doit toujours se méfier de l'eau qui dort.

Et puis, ça m'a donné l'occasion de chasser de mon esprit la déception de ma découverte du combo beurre d'arachide-confiture, déjà homologuée selon dame Galadriel. J'ai donc profité de cette opportunité pour déplacer mes champs de recherches. Fini les toasts, place aux bébés.

Un premier examen sommaire m'indique que les bébés sont des choses molles et instables. Ainsi, si on ne tient pas à les porter constamment dans nos bras, il y a tout intérêt à trouver un endroit où les déposer.

Mes premières expériences ont démontré qu'un nourrisson se place aisément dans un tiroir préalablement vidé de son contenu. Enthousiasmé par cette extraordinaire découverte, je décidais de remettre à plus tard mes recherches visant à éliminer les effets secondaires de cette initiative, soit de trouver un endroit où ranger les vêtements.

Le net avantage du tiroir vis-à-vis de la couchette est que celui-ci peut être refermé. Par exemple, lorsque le bambin émet d'assourdissants braillements ou encore lorqu'il dégage occasionnellement des odeurs écoeurantes.

Je suis emballé par ces nouvelles expériences. Il faudra que je songe à me procurer un autre bébé si la voisine repasse pour récupérer le sien. En attendant, cette première journée de recherches prouve qu'il est tout à fait possible de laisser les bébés dans des tiroirs bien qu'au bout d'un moment ils s'y ennuient.