Et si on se reposait?

Je suis comme tout un chacun, je chiale contre la météo. Y'a pas à dire, l'été est plutôt dégueu cette année.

Je l'admets: je chiale encore plus contre les météorologues. Ça part d'une phrase que je me plais à utiliser à bien des sauces:

"Quand je te demande l'heure, donnes-la moi, ou bien ne me la donnes pas.
Mais si tu me la donnes, ne me donnes pas la mauvaise."

Je n'ai strictement rien à foutre d'une information erronée. Je ne peux pas m'empêcher d'être en colère en lieu et place de ces pauvres gens qui, la semaine dernière en observant des prévisions cataclysmiques quotidiennes pour le week-end approchant, se sont dit: "Oublions le chalet sur le bord du lac et restons en ville. On aura qu'à aller au cinéma." Tout ça pour être témoins de deux journées très acceptables où il eu fait bon jouer dehors.

Donc, si les météorologues ne sont pas suffisamment sûrs du temps qu'il fera, ils devraient avoir l'option de fermer leurs gueules.

MAIS...

Y'a l'excès dans l'autre sens aussi, et c'est ce à quoi j'en viens. Ce matin à la radio, Paul Arcand annonce les couleurs: "Pour aujourd'hui, Environnement Canada prévoit une alternance de soleil et de nuages."

Et ce bon Paul d'y aller d'un éditorial improvisé à ce propos: "Autrement dit, y z'ont aucune idée du temps qu'il va faire."

Moi, en entendant cela, je me suis dit machinalement: "Bin... non, c'est pas ça que ça veut dire... ça veut dire que le beau temps et la pluie alterneront." Et je me suis dépêché d'oublier l'anecdote.

Je me réjouissais d'un rare moment de soleil en marchant vers la station de merde-trop. Plus tard dans la matinée, j'ai pu profiter de mes occasionnelles excursions café-cigarette pour témoigner de l'exactitude des gens de chez E-C: des fois il faisait soleil, des fois non. Cet aprèm': BANG! Éclair! Coup de tonnerre à faire vibrer les fenêtre; pluie.

Puis, ce soir en rentrant: soleil à nouveau.

Environnement Canada avait raison.

Paul Arcand avait tort.

Et, nous tous, faudrait vrrrrrrraiment qu'on décroche de cette obsession malsaine qui semble alimenter tous les propos, tous les bulletins de nouvelles, toutes les conversations: celle du temps qu'il fera.

Maintenant, je regarde dehors avant de sortir et je me résous à ne plus prêter foi aux auspices de tous ces apprentis-sorciers, ceux de carrière comme ceux qui s'en réclament à l'improviste.