“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20080816

Un agréable imprévu

Je l'ignorais en me levant mercredi matin, mais le soir-même j'allais réaliser une des "Choses que je veux faire avant de mourir".

Coïncidence ou pas, quelques jours auparavant, ma copine et moi avons entendu une pub à la radio annonçant le retour de Rod Stewart à Montréal. Y'a des années que je n'écoute plus ce bon vieux Rod, mais force est d'admettre qu'il est une légende du rock et que son palmarès de succès est bien garni.

— Ça aurait été l'fun d'aller le voir.

— Yup. Il fait partie des artistes que j'aimerais bien voir au moins une fois dans ma vie.

— Oui, sauf que les billets sont rendus pu achetables.

Et voilà que mercredi avant-midi, une amie de longue date me contacte pour m'offrir des billets gratoches pour aller voir Rod au Centre Bell. Avouez que c'est à se la peindre en rouge et à se la secouer dans tous les sens au carrefour pour voir si les bagnoles vont s'arrêter!

Nous voilà donc mercredi soir, un peu loin, certes, mais avec une bonne vue et un certain enthousiasme. Je ne peux pas dire que j'ai été déçu. D'une part, je n'avais aucune attente, et puis je ne suis pas assez fanatique du démon blond pour avoir des attentes à décevoir.

J'ai eu en face de moi un homme qui a passé le cap de la soixantaine et que la vie de rock star internationale a beaucoup usé durant quarante ans. Mais un homme qui en est conscient, qui sait qu'il bénéficie de l'indulgence de la foule à cet égard, et surtout, qui a sû s'adapter.

Stewart bouge moins vite, moins fort. Sa voix s'est extrêmement dégradée, au point où on entend carrément plus rien lorsqu'il descend vers des fréquences trop basses. Si les octaves pouvaient être mesurés comme une échelle, je vous dirais que les 25% de barreaux inférieurs ne sont plus utilisables. C'est d'ailleurs un miracle qu'il soit toujours apte à performer, lui qui a dû s'abstenir de chanter pendant 9 mois, y'a pas si longtemps, des suites de problèmes à la glande thyroïde.

Mais Stewart demeure redoutablement charismatique! D'abord, il s'amuse beaucoup sur scène et est visiblement heureux d'être là. Et ça, mes biches, ça n'a pas de prix! C'est l'ingrédient #1 d'un spectacle réussi.

Ensuite, il rythme sa prestation en s'absentant aux 5 ou 6 chansons, laissant la scène à sa troupe pour aller changer de tenue et se redonner un p'tit coup de séchoire à cheveux dans le toupet car, comme il l'admet ouvertement sur scène: "J'ai eu une vie incroyablement belle mais je déteste transpirer autant maintenant." Nous n'y perdions pas au change: solo de drums,un bout de Motown interprété par ses trois choristes style "grosse mama noire avec des seins grosseur citrouilles et bouche grandeur entrée-de-garage"; saxophoniste très grande, très blonde, très femme, et dont les jambes m'ont fait me demander si j'avais des ancêtres gastéropodes, vue la traînée de bave que j'ai laissée derrière moi.

Le show étant placé sous le signe de ses Greatest Hits, Rod nous a comblé avec les Maggie May, Downtown Train, Forever Young, Stay with me (de l'époque où il était le frontman de la formation Faces) et j'en passe... Bien entendu, nous avons eu droit à Da Ya Think I'm Sexy qui m'est resté deux jours dans la tête. Il manquait juste Young Turks, mais je soupçonne qu'il n'est peut-être plus capable de la chanter.

Rod Stewart n'a pas faillit à sa traditionnelle distribution de ballons de soccer. Il a dû en botter une trentaine dans la foule durant le spectacle, au grand plaisir des 11,000 fans réunis. Et il nous a offert en sus un moment de très grande tendresse lorsqu'il a interprétée "Father and Son" de Cat Stevens devant un écran géant diffusant des photos et des bouts de films de Rod avec son papa et/ou avec ses enfants.

Un seul rappel, mais peu importe puisque le show a dépassé une heure et demi. Et puis moi, les rappels, ça m'fait chier. T'es là debout comme un con à t'époumonner en te ruinant les paumes des mains, sachant très bien que les rappels auront lieu; qu'ils sont déjà prévus; que tu t'exténues inutilement. Merci, Rod, de ne pas nous en avoir imposé davantage.

Un spectacle de grande classe. Un artiste qui connait son métier et qui maîtrise son art. Un homme heureux, gamin, complice. Un gentleman.

Franchement, nous avons adorée notre soirée.

Et voilà une chose de plus à rayer de sur ma liste :)


1 cyberblabla(s):

NONE a dit...

Prendre une photo de Simona quand elle se lève le matin? mouahahaha !

J'aime pas Rod Stewart, mais je suis bien contente que tu aies eu un bon show :)

LA DETTE DU QUÉBEC