Je suis rentré du boulot vers 18H15. Au départ, j'avais eu l'intention de quitter la job vers 18H mais l'écoeurantite aiguë m'a pogné, comme on dit. Je n'arrivais plus à mettre une pensée devant l'autre.
J'suis rentré chez moi crevé, sans raison particulière. J'avais juste envie de m'étendre et de piquer un petit roupillon réparateur devant les nouvelles de crash boursiers américains et d'élections fédérales insipides. C'est le moment que mon téléphone a choisi pour sortir de son mutisme.
— Allo?
— Chéri, c'est moi. Est-ce que ça te tente de venir me rejoindre?
Je réfléchi rapidement... Ma Perle m'avait bien dit qu'elle avait un 5 à 7 ce soir mais qu'elle n'y resterait pas longtemps. Juste le temps de prendre un drink. De toute façon, elle devait rentrer à la maison pour préparer le souper aux enfants.
— Euh... t'es où?
— À la commission des liqueurs.
J'ai passé ma vie à voir la commission des liqueurs comme un groupe de succursales de la Société des Alcools du Québec. Même si c'est pas la booze qui manque, c'est pas forcément le genre d'endroit où je tiendrais un 5 à 7. Mais c'était avant que j'apprenne qu'au Quartier Dix 30, y'a une sorte de pub qui s'appelle comme ça.
À chaque fois que la Perle est partie pour un 5 à 7, ça a toujours — sans exception — été sur une affirmation du genre "je prends un verre et je m'en vais" et elle y est toujours restée jusqu'à très tard.
— Et les enfants?
— Je viens de les appeler. Ils vont se débrouiller.
À 13 et 17 ans, je n'ai aucun doute là-dessus.
J'ai pas d'énergie mais l'invitation me tente. Et puis, ça sera une belle occasion de faire la connaissance des collègues de ma copine.
— Ok. Le temps de me raffraîchir un brin et j'arrive.
Dont acte. J'y suis arrivé juste après sept heures. J'ai été présenté à une dizaine de gens tous forts sympatiques. J'ai bu un verre de vin rouge puis nous sommes allé bouffer au Zibo. J'ai commandé un plat thaïlandais dont je ne me rappelle déjà plus le nom et qui était savoureux.
Un bon repas, quelques verres de vin, de l'excellente compagnie. Nous sommes rentrés chez la Perle aux alentours de 23H, tous deux crevés. Direction: Morphée.
Sauf qu'avant d'aller tester les propriétés spongieuses de mon oreiller, j'ai dû faire escale sur le trône de porcelaine, rapport à des secousses sismiques inquiétantes malmenant mon ti-bedon. Je ne vous raconte pas cet épisode cataclysmique mais force est d'admettre qu'une sorte de sonnette d'alarme avait été déclanchée en moi, annonçant le signal d'une évacuation générale aussi fulgurante que désordonnée.
Bon, bref.
Remis de mes émotions, m'en suis allé me lover tout contre ma douce (le meilleur moment d'une journée) et me suis endormi en tâchant d'ignorer les gargouillements internes qui m'affligeaient encore un peu. Les aftershocks, quoi.
Puis les deux yeux m'ont ouvert à deux heures du mat'. J'avais le sentiment d'avoir beaucoup rêvé. De ces songes saugrenus qu'on arrive même pas à traduire en mots lorsqu'on souhaite les partager. Tourne d'un bord, tourne de l'autre. Rien à faire: j'suis réveillé ben raide.
Dans ces cas-là, plus on combat l'état de conscience, moins on dort. Et on réveille généralement notre partenaire qui, percevant une dynamique de sommeil inhabituelle, s'éveille à son tour en demandant ce qu'il y a.
— Je crois que je vais rentrer, chuchottais-je.
Elle s'en doutais. Elle sait que lorsque je m'éveille en pleine nuit, comme ça (heureusement pas très souvent), j'ai rien d'autre à foutre que de me lever. Et une fois debout, peu importe qu'il soit 2, 3, 4 ou 5 heures, je me dis toujours que je suis aussi bien d'en profiter pour revenir à Montréal et battre le trafic.
Il est donc 3 heures du matin au moment de rédiger ce texte. Je n'ai toujours pas sommeil. Je me connais: la fatigue va me tomber dessus à l'heure où mon réveil sonne normalement. Et la journée sera très, très looongue.
'reusement, ça semble s'être calmé du côté de la tuyauterie.
C'est bon, le thaï, mais c'est épicé.
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