“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20081222

Ça sème un doute...

Samedi dernier, lors d'un souper chez mon papa, ce dernier me racontait qu'il avait récemment vu un reportage (je ne me rappelle plus du nom de l'émission mais c'était un truc crédible, du genre "enjeux" ou "la facture") où il était question des matches "arrangés" dans les sports professionnels.

— Il paraît que même dans la LNH, la NFL, etc, les résultats sont décidés d'avance.

— Ben voyons donc, p'pa!

— J'te l'dis! Il paraît que ce seraient des arbitres corrompus qui influencent l'issue des matches.

— Je l'crois pas. Voyons, donc, papa! La LNH, c'est pas la WWE !

=--=--=--= Saut de 24 heures dans le temps =--=--=--=

Hier soir, j'étais au Centre Bell pour assister au match des Hurricanes contre j'me-souviens-pu-trop-qui (comme dirait Pérusse).

C'était un soir de grande première. La Perle était toute fière de m'amener voir la game avec les billets qu'elle avait gagnés dans un tirage au bureau (qui incluaient même une place de stationnement sous-terrain; c'est cool de ne pas avoir à déneiger le char en pleine tempête!).

Grande première parce que ma douce n'a jamais eu l'occasion d'aller assister en personne à un match de la Ligue Nationale.



Nous étions très bien placés. J'ai même failli avoir un de ces t-shirts qui sont tirés par canons pneumatiques durant les pauses publicitaires. Entéka, mon voisin de droite en a eu un, et le voisin de gauche de ma Perle également!

J'ai trouvé le match inquiétant. D'une part, le Canadien ne s'est pas présenté pour jouer. À l'exception du trio de Latendresse-Kostopoulos-Lapierre, qui se défonçait à chaque présence, j'ai été sidéré de voir à quel point les Habs étaient non-chalands. Ils avaient le cordon du cœur qui traine dans la marde, comme on dit.

Incapables de franchir la ligne bleue adverse, ils étaient complètement dominés par les Canes.

Cependant, ce match que le Canadien a perdu en prolongation aurait dû être gagné par Montréal, par un compte de 4 à 2.

Tout chauvinisme mis à part, depuis des années et des années que je vais voir des matches par-ci par-là, JAMAIS je n'ai assisté à un si désolant spectacle. Les officiels ont refusé le premier but au canadiens (un joli but, compté impeccablement) sous prétexte que l'arbitre avait sifflé. Ok, j'ai pas de problème avec ce règlement, sauf que le gardien n'a jamais eu possession de la rondelle! Celle-ci a tout simplement glissé entre ses jambes jusque dans le fond du filet. Mais un cave aux brassards oranges l'a perdu de vue un moment et a jugé pertinent de filer un coup de tsoin-tsoin dans son machin-à-faire-du-bruit.

Ce qui me gosse c'est la sacro-sainte règle qui veut que, même lorsque les reprises démontrent de façon flagrante que l'être humain qu'est l'arbitre a commis — bien humainement — une erreur, on ne change rien. Pourquoi ne pas avoir fait appel à la reprise vidéo?!? Vingt-trois mille personnes ont eu le feu au cul hier, et ça s'est entendu. De mémoire, je n'avais jamais encore entendu une foule aussi en colère.

C'est impressionnant, une foule enragée. Ça bouge, ça gronde, ça menace, ça grossit, ça jette une ombre froide. Ça intimide et ça inquiète. Ça devient une entité à part entière.

Mais basta! Torchez-vous avec.

Plus tard dans le match: deuxième but refusé aux Habs. Cette fois, c'était parce qu'on donnait une punition à l'équipe de la Caroline. Encore une fois, le but était parfaitement bon. De plus, les profanes peu familiers avec les règles du hockey me pardonneront cet aparté technique, mais dans notre sport national quand une équipe reçoit une pénalité, le jeu ne s'arrête pas tant qu'elle n'a pas touché à la rondelle.

Or, si ce sont les Hurricanes qui sont sur le point d'être punis, et si ce sont les Canadiens qui scorent, qu'on m'explique pourquoi le jeu a été arrêté!


Ici encore, ces connards à chandails rayés (que les joueurs et coaches n'ont absolument pas le droit de critiquer sous peine d'une amende immédiate de $10,000) n'ont pas cru bon de faire appel à la reprise vidéo.

Torchez-vous avec, bis répétita.

J'vous jure: tout ce que j'avais en tête, c'étaient les guignols de la WWE qui se tape sur la yeule à coups de chaise pliante pendant que l'arbitre prend bien soin de regarder ailleurs!

Mes vieux! La colère précédente n'était rien comparée à celle qui a suivi!!! Jamais de ma vie, je le répète, je n'ai entendu des "bou-houuus" aussi forts, aussi colériques et pendant d'aussi longues minutes! Une pluie d'objets s'est abattue sur la glace en direction des referees. Briquets, canettes de bière, verres de plastique, etc, etc... Encore là, je ne me rapelle pas avoir vu les montréalais se conduire de la sorte. Rien n'allait plus. Même moi, ça me démangeait de mettre un pain sur la gueule de l'arbritre, alors que j'ai jamais eu ça dans le sang.

23,000 personnes scandalisées, enragées, convaincues qu'elles venaient carrément de se faire détrousser!


À l'heure où les gladiateurs montréalais auraient dû être en train de chanter victoire sous la douche, les Hurricanes ont marqué un but débile, accordé sans hésitation aucune par les arbitres. C'est pas compliqué: le marqueur des Canes s'est ramassé dans le fond du net et il a trouvé le moyen d'y entrer AVANT la rondelle.

Mais ça n'est pas de l'interférence au travail du gardien. Nenon. Au hockey professionnel contemporain, t'as le droit de prendre ton élan, de glisser sur la patinoire en emportant tout avec toi, en autant que les bizarres z'arbitres abuseurs aient décidés que tu gagnais!

J'trouve ça bien plate. C'est sûr qu'on était quand même contents, ma blonde et moi, d'être allés à une game de hockey ensemble. Mais à $120 le billet et huit piasses la p'tite bière, j'étais soulagé de ne pas avoir payées les places de ma poche. On étaient venu pour voir les joueurs performer; on s'est fait imposer deux ostie d'caves qui ont décidé que c'étaient eux qui donnaient le show.

Je suis rentré chez moi avec les paroles de mon père en tête. Si y'avait une chose en laquelle je croyais dur comme fer avant hier, c'était l'intégrité de notre sport national — que dis-je! de notre RELIGION.

Mes convictions ont été sévèrement ébranlées hier. Je ne suis plus sûr que j'ai la foi. Entéka, ça ne presse plus de retourner au Centre Bell. À la maison, j'aurais au moins pu changer de poste.

1 cyberblabla(s):

Anonyme a dit...

Ca fait des lunes que je n'ai pas assité à un match! Dans l'temps j'y allais souvent (au colisée), mon père avait un billet de saison! Quelle belle folie c'était!

Belle photo de toi et ta douce...

LA DETTE DU QUÉBEC