La race humaine entière - à laquelle j'ai le déshonneur d'appartenir - souffre d'une carence intellectuelle fondamentale - ou s'agit-il plutôt d'une déficience? - en ce sens que dès le réveil, la conscience Humaine se confine aux espaces limités de ses préoccupations quotidiennes. Le boulot à abattre au bureau, passer prendre de la moulée pour le chien en rentrant, qu'est-ce qu'on prépare pour le souper? Même si on l'abreuve tous les soirs d'inondations dévastatrices, d'épidémies virulentes, d'enfants violentés, de famines cataclysmiques, de saoulards assassins fauchant les piétons de son quartier, l'Humain songe principalement à des vanités, comme s'il n'avait pas conscience que la fragile boule sur laquelle il se tient précairement en équilibre dans le vide de l'espace se désagrège à une vitesse exponentielle.
Il est évident que le concept-même de sérénité serait à bannir de nos esprits si nous devions garder toutes ces horreurs en tête du lever au coucher. Cependant, ne serait-il pas de la plus élémentaire logique que les questions touchant la survie de notre espèce demeurent à l'avant plan de nos considérations? Si tel était le cas, alors apparaitrait devant nous la folle absurdité des concepts sur lesquels notre société a basées ses fondations: la création de valeurs imaginaires, la course au pouvoir, la surproduction de biens et sa siamoise, la surconsommation, comme but premier de l'existence.
Et la bourse? Ce monstre intangible qui fait fi d'une des plus élémentaires lois de la nature: rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. C'est vrai partout sauf sur Wall Street. Là, on créé de l'argent out-of-nowhere ou, à l'inverse, des fortunes se désintègres en de petits rien-du-tout. Et tout ça sous l'impulsion des humeurs du moment. Vous trouvez rationnel, vous, que tout notre système repose sur un mécanisme qui n'a pas d'équivalent dans la nature?
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