Notre connerie est si vaste que personne n'en appréhende la superficie. Comment estimer la taille d'un océan lorsqu'on dérive en son milieu?
Nous acceptons qu'un Bill Gates vaille quatre milliards de dollars tandis que, dans le monde, une personne meure de faim à toutes les 3 secondes (plus de 28 000 par jour). Pire: nous valorisons cet état de chose. Nous y aspirons. Qui ne souhaiterait pas devenir milliardaire? Qui n'a jamais entretenu ses rêves à coup de billets de loto?
Pourquoi vouloir être riche? Pour s'assurer de ne jamais manquer de rien, quitte à ce que les autres manquent de tout; pour exercer un ascendant sur autrui et ainsi faire primer notre volonté sur la leur; par paresse, bien sûr, puisque l'argent permet de faire faire par autrui ce qu'on ne veut pas faire soi-même; par arrogance aussi, et par vanité, puisqu'en ce monde on juge la valeur d'un Homme en vertu de ce qu'il possède.
En clair, six milliards d'abrutis cautionnent une illusion de réalité, fabriquée artificiellement et fondée sur l'égoïsme, la soif de pouvoir, la paresse, la fatuité et l'arrogance.
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