“Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.”

― Arthur C. Clarke

20070929

Imbécilly correct

Vous avez peut-être déjà vue cette image, peut-être pas. La première fois que je suis tombé dessus, je l'ai forwardée à plein de monde en y ajoutant une mention du style: "Mais souriez, bordel de merde!".

Ce matin, j'ai reçue la même image, montée cette fois en PowerPoint Show (.pps, pour les intimes).

Aparté: c'est une mode désagréable. Depuis que Bilou a démocratisé l'usage du pc, tout le monde et son voisin crée des .pps inutiles qui encombrent nos boites aux lettres de conneries qui élèvent la futilité au rang d'art! Machin découvre que n'importe quel con peut faire un .pps! N'importe quel con, dites-vous? "Ça tombe rudement bien" pense Machin, "j'ai les qualifications requises". Et Machin veut zzzouer lui aussi. Machin recycle la vieille joke "Pète pis Répète sont sur un radeau…" et nous la ressert en .pps de seize pages avec de la zizique, des cliparts à chier et du texte qui apparaît au compte goutte sur fond sonore de dactylo. Le temps que tu réalises ce que tu viens d'ouvrir, Powerpoint est lancé avec sa batterie de sous-routines, bouffe le quart des ressources de ton processeur et mettra plusieurs minutes avant d'obéir à tes frénétiques coups d'index sur la touche Escape!

Mais là n'est pas mon propos. Pardonnez-moi ce coup de gueule impromptu. Et encore, je me suis gardé de commenter les débilités du genre: Tu es mon ami, je t'aime, envoies ceci à quarante-douze frillions de personnes et tu auras de la chance.

Zut! J'allais m'oublier à nouveau.

Bref, je reçois le .pps de l'amie qui précise qu'elle "est vraiment bonne". C'est sans doute cette caution qui a évité à ce powerpoint de suivre le chemin que je destine habituellement à ses semblables. J'ouvre donc le bidule et je tombe sur une page qui dit textuellement ceci:

Photo de famille. À gauche, c’est ma femme; au centre, ma belle-mère; à son côté, ma soeur et à droite, je crois que c’est ma belle-soeur...
Voyons, non, attendez; je crois qu’au centre, c’est ma femme avec ma belle-soeur. À droite, ma belle-mère et, à gauche, c’est ma mère...
Je ne me souviens pas si ma fille est venue ce jour-là; ce serait celle à droite. Celle du centre est-elle bien ma femme?
C’est donc compliqué !
J'ai tout de suite su que "LA" photo serait sur la page suivante.

Elle y était:



J'ai souris. C'est vrai qu'elle est bonne! Je devrais la mettre sur mon blog. Puis j'ai pensé que si je vous en parlais ici, je m'exposerais potentiellement à être qualifié de raciste ou, au mieux, d'intolérant. Mais plus j'y songeais, moins j'en acceptais le principe.

Écoutez, faut que je sois très franc avec vous: j'y arrive pas! J'suis juste PAS CAPABLE d'admettre ces conneries! C'est pas du racisme. Je compte plusieurs amis d'origine arabe et je les adore. Mais là, ça, une truc pareil, ça me scie! C'est quoi, l'idée de prendre une photo où on ne distingue pas ta gueule? Où on ne peut pas faire la différence entre toi et ton voisin? C'est quoi l'idée, BORDEL???????

Imaginez-vous une seconde, à votre prochain party de famille en décembre, si tout le monde se met un sac de papier brun sur la fiole au moment de prendre les photos!

Suis-je raciste parce que je trouve ça con? Suis-je xénophobe parce que je ne distingue qu'une profonde absurdité dans un pareil cliché?

Si oui, so be it! Je suis raciste. Que voulez-vous, ça venait avec mon cartésianisme.

1 cyberblabla(s):

Vance a dit...

J'ai reçu quelque sphotos du même genre, mais pas celle-là, comme : "On a retrouvé la vraie Barbamama !"
Certaines m'ont fait rire de la même façon que toi. Puis, avec le recul, sourire doucement : je suis déjà moyennement compréhensif envers cette manie qu'ont les touristes de s'approprier un lieu en se prenant en photo devant (sachant que la présence du dit touriste va immanquablement gâcher le peu d'intérêt artistique que peut représenter le dit monument/château/site), mais si en plus on n'est même pas capable de se reconnaître dessus, où est l'intérêt ?
A moins que ce ne soit pour faire comme dans Amélie Poulain et dire : j'ai emmené Barbamama aux 4 coins du monde, regarde, la voilà devant la Tour Eiffel/les chutes du Niagara !"
Pathétique.

LA DETTE DU QUÉBEC